vendredi 12 avril 2013

Petit meurtre entre amis

Hier soir, pour la deuxième fois de ma vie – après les caves du Star- j'ai approché une scène de crime.

J'étais invitée, avec d'autres amis, chez mon ami R., chez qui j'allais pour la première fois. 


Assassinat avenue Marx Dormoy, Clermont-Fd. Photo : Julie L.
C'est quand j'ai vu les scellés sur la porte du rez-de-chaussée que j'ai fait le lien avec ce fait-divers survenu à Clermont-Ferrand le mois dernier. 

« Dis, R., le type qui s'est fait descendre il y a un mois, c'était dans ton immeuble ? 
- Oui, c'était mon voisin du dessous, tu ne savais pas ? 
- Non mais attends... Ton voisin du dessous s'est fait tuer... T'étais chez toi ? T'as entendu des trucs ? Mais raconte ! 
- Mais je l'ai déjà raconté cent fois... » 

J'insiste, je suis tout excitée. Finalement, après quelques verres d'un très bon Saint-Émilion, j'arrive à lui soutirer quelques informations supplémentaires. 


« Mais alors, t'as entendu ou vu quelque chose ? 
- J'ai entendu des claquements de porte. 3 ou 4. Puis du bruit, pas mal de bruit. 
- Et ? 
- Et rien ! Qu'est-ce que tu voulais que je fasse ? Je suis resté chez moi. »

Trop tard, ma curiosité est bien trop attisée pour m'arrêter là.

« Mais... t'es pas sorti voir ? - Si, à un moment. Je voulais aller faire des courses. Mais j'ai pas pu sortir de chez moi car ils étaient en train d'évacuer le corps. Ça m'a énervé.- Trop génial ! »

Il se donne l'air complètement exaspéré. Mais je suis sûr qu'au fond, il est aussi intrigué que moi par cette histoire. On a tous cette propension pour les faits-divers un peu glauques, surtout quand ça se passe près de chez nous. En journalisme, on appelle ça la « loi du mort kilométrique ».

Bruno Exbrayat, 47 ans, a été assassiné par balles chez lui. Photo : Julie L.

Puis il confirme tout ce que j'ai pu lire dans La Montagne, le lendemain du meurtre. 
« C'est vrai qu'il était bizarre. Ses volets étaient toujours fermés, il ne sortait jamais. En tous cas, on ne le voyait jamais. Il paraît qu'il a trempé dans des trafics par très nets, ça ne m'étonne pas. »
Voilà comment un repas entre amis s'est transformé en soirée « Petit meurtre », où on a tous eu en tête, pendant toute la soirée, le fameux « tou dum, tou duuuuum. Tou dum, tou duuuuum » et l'image de Christophe Hondelatte qui enfile son blouson de cuir avant de partir dans la nuit.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire