Le 25
avril 1953, deux jeunes chercheurs, Francis Crick et James Watson,
faisaient une découverte révolutionnaire : ils mettaient en lumière
la structure de l'ADN.
Depuis,
la possibilité d'établir des empreintes génétiques (et non
génitales, n'en déplaise à Brice Hortefeux) a changé
considérablement la manière de conduire les enquêtes. C'est en
1986 que, pour la première fois, le généticien britannique Alec
Jeffreys met au point la technique des empreintes génétiques.
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Photo : © Direction générale de la police judiciaire |
Petit
tour d'horizon de quelques affaires célèbres résolues grâce à
l'ADN :
- L'affaire
Colin Pitchfork
En
novembre 1983, à Narborough, au centre de l'Angleterre, lle corps de
la jeune Lynda Mann, 15 ans, est retrouvé près d'un hôpital
psychiatrique. Elle a été violée et étranglée ; ses vêtements
portent des tâches de sperme.
C'est en
1987 que le coupable est retrouvé, dénoncé par un collègue de
travail. Le suspect s'appelle Colin Pitchfork, c'est un jeune
boulanger de 27 ans. Les policiers font un prélèvement sanguin, et
le comparent à l'ADN retrouvé sur le corps de Lynda Mann. Les
empreintes correspondent.
Pour la
première fois, l'ADN a permis d'arrêter un coupable.
- L'affaire
Gary Doston
Gary
Dotson a été le premier suspect dans une affaire innocenté grâce
aux tests ADN.
En 1977,
une jeune fille de 16 ans, Cathleen Crowell, est retrouvée par un
policier dans le quartier de Homewood, à Chicago, où elle vit. Ses
vêtements sont sales et en désordre. Elle pleure, et raconte au
policier que sur le parking du Mall, trois jeunes hommes en voiture
l'ont enlevée, violée, et mutilée avec un tesson de bouteille.
À
l'hôpital, elle dénonce Gary Dotson, qu'elle dit formellement
reconnaître d'après un portrait-robot de la police. En 1979, le
tribunal condamne Gary Dotson.
Mais en
août 1988, les tests ADN disculpent Gary Dotson. Il est
officiellement réhabilité en 2002 par les autorités de l'Illinois.
- L'affaire
Caroline Dickinson
En
juillet 1996, des collégiens britanniques viennent en visite en
Ille-et-Vilaine, à Pleine-Fougères.
La nuit,
alors que les élèves dorment, un homme pénètrent dans leur
dortoir. Il viole Caroline Dickinson, 13 ans, et l'étouffe avec un
oreiller.
Lors des
investigations, une trace de sperme est relevée sur la cuisse de la
jeune fille. Elle permet d'établir une empreinte génétique. Les
policiers interrogent les jeunes filles, qui disent avoir vu un homme
roder près de l'auberge. Les recherches se concentrent sur un homme
: Francisco Arce Montes, un routier espagnol d'une cinquantaine
d'années.
Arce
Montes a déjà été condamné en Allemagne pour des affaires de
viols sur mineures dans des établissements de jeunesse, et est
également recherché aux Pays-Bas pour attouchements sexuels. Mais
il est introuvable.
C'est un
agent de la police de l'immigration des États-Unis qui le repère.
Des analyses sont effectuées : les empreintes correspondent à 99,9
%. Arce Montes est jugé en 2004, puis en appel en 2005 : il a été
condamné à 30 ans de prison, dont 20 ans de sûreté.
- L'affaire
Courjault
En 2006,
Jean-Louis Courjault découvre, dans un congélateur de son
appartement de Séoul, deux corps de nouveaux-nés congelés.
Lui et
sa femme affirment ne pas comprendre. Ils le soutiennent : ils ne
sont pas les parents de ces enfants. Mais quelques jours plus tard,
les tests ADN effectués par la police sud-coréenne prouvent le lien
de filiation.
Le 22
août 2006, Véronique et Jean-Louis tiennent une conférence de
presse, où ils contestent ces tests ADN.
De
nouveaux tests sont réalisés en France, qui confirment les
précédents. Véronique Courjault avoue alors les meurtres, plus un
troisième infanticide.
- L'affaire
Pierre Bodein, dit « Pierrot le fou »
En juin
2004, Pierre Bodein, un braqueur, violeur et assassin
multirécidiviste est condamné à perpétuité pour trois meurtres
commis dans le Bas-Rhin. Ceux de Jeanne-Marie Kegelin, 10 ans, Julie
Scharsch, 14 ans et Hedwige Vallée, 38 ans.
Malgré
ses dénégations, son ADN a permis de le confondre.
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